Janvier Le Nouveau Né - Site Poèmes & Diaporama de L'Arié...Joie

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 Janvier, le nouveau né
 
Le jour de l’An est passé, Janvier anime le bal de la nouvelle année,
Soufflant froid et chaud, les 4 saisons rythmeront les douze mois,
C’était entre Nivôse et Pluviôse que le calendrier révolutionnaire situait Janvier,
De la neige qui blanchit la terre aux pluies qui tombent plus abondante parfois.
 
Commençant tout enrubanné ce mois finit souvent un mouchoir à la main,
Après les agapes gastronomiques de la fin d’année et la trêve des confiseurs,
Janvier nous invite à déguster ses offrandes et ses cadeaux de bonheur,
En ce début d’année la nature joue, beauté glaciale, beauté fatale, enfin.
 
Le Général hiver  prend villes et villages en étau, glaçant l’eau de la rivière,
Coffrant de gel la robe persistante des chênes verts, cèdres ou cyprès,
Serrant dans son étreinte de neige les croupes des collines altières,
Tel un magicien il décore la campagne où scintillent les feux de l’aurore bigarrée.
 
La fièvre monte, jour après jour le soleil brasille à fleur de brume,
Les lambeaux de froidures figent les cascades en escaliers d’argent,
Ils accrochent des voiles de dentelles aux herbes sèches des champs,
Et suspendent des glaçons en « candelous » aux rebords des toits en costume.
 
Sur sa partition de bûches la flamme fait chanter les notes dans la cheminée,
Mélodie ponctuée par les crépitements plaintifs du chêne ou de l’acacia,
Les langues de feu danseuses s’élèvent en élancées valseuses d’apparat,
Sur des tisons charbonneux qui  s’endorment dans le « cantou » en fin de veillée.
 
Dans le ciel l’autan ou la burle fait vriller Goliath à tire d’ailes
Excellent voilier, expert en acrobaties aériennes, l’oiseau d’ébène
Sieur corbeau pris d’un grain de folie valse pour celle qu’il aime
Les ténébreux enchaînent en une subtile chorégraphie, loopings et chandelles.
 
Quelques dictons d’antan célèbrent ces premiers jours de l’année,
Pour les Rois le jour croît, fou qui ne s’en aperçoit,
Si le soir du jour des Rois beaucoup d'étoiles tu vois,
       Sécheresse en été tu auras et beaucoup d’œufs au poulailler.
 
C’est  en cette période que  les Grecs honoraient les dieux épiphanes,
La tradition chrétienne, le jour de l’Épiphanie, incitera les « Rois Mages »,
Melchior, Gaspard et Balthazar, chargés d’or, d’encens et de myrrhe oriane,
A porter à l’enfant nouveau, depuis leur Orient lointain,  leurs hommages.
 
La tradition veut que l'Épiphanie soit l'occasion de « tirer les rois »,
Une figurine cachée dans une pâtisserie permet à l’élu d’être  reine ou roi,
Pendant les fêtes païennes  des Saturnales de la Rome antique et alentours,
Les rôles changeaient entre  maîtres et  esclaves  devenant les « rois d'un jour».
 
Cachée dans sa retraite souterraine la plus grande partie des jours,
Une petite dame discrète et audacieuse prépare sa venue dans nos bois,
Avec ce taxon au nom de perce-neige, Hermès et la fée clochette sont de retour,
Fleurs de gouttes de lait, sonnez pour faire reculer l’hiver gelant les doigts.
 
Si Janvier est le mois des bonnes résolutions, il en est de même pour le jardin,
C’est le moment de préparer la terre au retour des beaux jours, enfin,
Émiettement des mottes de terre, sarclage et fumure dans les enclos choyés,
Premières pulvérisations de bouillie bordelaise sur les rosiers et fruitiers.
 
Sifflements de la bise, crissements de la neige, l’hiver est tenace pardi,
Mais  quel plaisir de voir ses fleurs ressemblant à de petits poussins,    
  Leur délicat parfum titillant notre odorat fainéant endormi,
Le mimosa s’est paré d’une débauche de pompons jaunes à dessein.
 
Pour la  morte saison, St Vincent célèbre le sommeil hivernal des ceps vieillis,
La taille à deux yeux sélectionne les bourgeons pour les grains des vendanges,
Dans les chais les vignerons s’affairent au soutirage séparant le vin des lies,
Le ouillage leur permettant de compenser l’évaporation de la part des anges.
 
Après St Nicolas et le Père Noël connaissez-vous l’arbre des fées envié,
Chez nous en terre gasconne on l’appelle « bèr », il s’agit du vergne rivulaire,
Les fées de la Gascogne possédaient le secret de l’usage de sa feuille ovalaire,
Il assurait « l’agulhade daurade », le bâton doré de la richesse chez les bouviers.
 
Au petit matin le brouillard assiège combes, vallées et coteaux,   
               Il rampe et se glisse dans les anfractuosités, puis dévale les versants périlleux,   
 Il tourbillonne en farandole pour remonter dans le ciel qui s’obscurcit tantôt,
          Puis se disloque, laissant au soleil dérouler de larges écharpes couleur de feu.
 
 Dans cet océan de coton le vent dissipe les derniers toupets de brume blanchâtre,
L’horizon rosissant avec ses oripeaux d’ombre et ses manteaux rougeâtres,  
                  Le froid tissant sa dentelle du jardin d’hiver avec ses fleurs de givre,  
              Ses ramilles de glace et ses papillons de flocons qui virevoltent comme ivres.
 
Dans sa cyclothymie du créateur le vent prend la neige ici pour la pousser là,
Il l’accumule en tas ou la taillade rageusement de son couteau glacé,
Finalisant ses œuvres sous forme de corniches sur crêtes bravant le vide encaissé,
Telles des gargouilles aux lignes sensuelles, têtes de glace figées vers le bas.
 
Quant aux fourmis fluorescentes envahissant les montagnes enneigées,
Comme Sisyphe, les skieurs montent et descendent les pistes sans droitures,
Blanchies par la poudreuse et dessinées par le grand sculpteur de la nature,
Qui tel un magicien orne la montagne d’un somptueux décor enchanté.
 
Près de l’étang la viorne aubier a perdu son feuillage vert en pagaille,
Garni de ses affriolantes grappes rubis, geais et pinsons l’assaillent,
Sans déranger les durs du cuir, écumant de rage, crinière hérissée,  
Deux sangliers belliqueux cherchant à séduire leurs belles convoitées.
 
Dans la brume de la lagune on peut apercevoir le fuligule morillon,
Goutte d’or pâle à l’œil, huppe tombant sur la nuque, plumage menthe-réglisse,
Il plonge à la recherche des moules et littorines dont il fait son plat à foison,
En compagnie du miloin à l’œil grenadin ou du nyroca au plumage acajou lisse.
 
Crête pointée en arrière dans sa livrée soyeuse aux notes colorées,   
          Rémiges bariolées, bande caudale jaune, coiffé de sa  huppe au brun rosé,  
  Orné de ses « gouttes de cire » sur les plumes secondaires caudales,
Il nous arrive directement du froid sibérien, bonjour au  jaseur boréal.
 
                                                                                                     L’ARIÉ….JOIE


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