Moi Tituba Sorcière - Site Poèmes & Diaporama de L'Arié...Joie

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Moi Tituba Sorcière


 
Abéna, une femme africaine se retrouve en esclavage,
Violée sur le bateau vers La Barbade, elle y sera vendue,
Quelques mois plus tard naîtra Tituba au fin visage,
Pour s’être défendue contre son maître violeur, Abéna mourra pendue.
 
Tituba est recueillie par Man Yaya en plein vieillissement,
Prise en servitude elle arrivera jusqu’à Salem, au nord de Boston,
Accusée de sorcellerie elle bénéficiera du grand pardon,
Mais sera vendue pour rembourser les frais de son emprisonnement.
 
Qui sera prêt à acheter une sorcière ? demanda-t-elle au chef de la police,
Sais-tu à quel prix le nègre se vend à présent répondit-il ? Vingt-cinq livres !
Elle sut le sort qui l’attendait, un nouveau maître et des nouveaux services,
Chaque jour, des inconnus inspectaient ses dents et tâtaient ses seins libres.
 
Un jour elle trouva grâce aux yeux d’un homme, un Juif très riche commerçant,
Petit, le dos déformé par une bosse, le teint couleur d’aubergine, grimaçant,
Le visage dévoré par de grands favoris roux mêlés à une barbe en pointe,
Trois jours après, le Juif, plus roux et bancal que jamais l’attendait, mains jointes.
 
Privée de ses chaînes, elle dut réapprendre à marcher,
Elle dut réapprendre à communiquer avec ses semblables et à mieux parler,
Elle du réapprendre à discipliner ses cheveux autour de sa tête embroussaillée,
Elle dut frotter d’onguents sa peau sèche pareille à un cuir mal tanné.
 
Quatrains de l’ARIÉ…..JOIE inspirés par un extrait de son livre de 1986
 
Peu d’individus ont cette déveine : naître par deux fois.
 
 
Maryse Condé est décédée dans la nuit du lundi 1er au mardi 2 avril 2024, à l’âge de 90 ans.  Autrice, journaliste, enseignante, avec plus de 70 livres à son actif, l’écrivaine de Guadeloupe laisse derrière elle une carrière brillante, et une œuvre foisonnante à la renommée mondiale.
 
Elle laisse une œuvre magistrale, qui décrit « dans un langage précis les ravages du colonialisme et le chaos du post colonialisme », reconnue en 2018, par la Nouvelle Académie de Stockholm lui décernant le nouveau prix académique de littérature..



                                                                    Guy Pujol dit l’ARIÉ…..JOIE



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