Avril le Joyeux Drille - Site Poèmes & Diaporama de L'Arié...Joie

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AVRIL, le Joyeux Drille
 
Le printemps juvénile sautille tel un joyeux drille en ce mois d’Avril de découverte,
Quel enchanteur a donc fait verdir les feuilles des bois et fleurir les lilas,
Ce magicien a fait naître des pousses nouvelles et changé la neige en herbe verte,
Ses fidèles compagnons ailés publient en musique leurs noces dans le ciel, déjà.
 
Dans les chênaies et les hêtraies une fragrance, un soupçon entêtante,
Vient embaumer l’air sous un parfum suave, doux et floral, parfait,
La jacinthe des bois fait danser ses adorables clochettes mauves en grappe, envoutantes,
Pour célébrer leur culte sylvestre, les dryades de la mythologie s’en coiffaient.
 
Cueillie telle une petite pomme sur la branche d’un arbuste, admirez la reinette verte,
Pas de poils ni de plumes mais une peau douce et légèrement visqueuse, un phénomène,
Libérez la vite, l’animal est fragile mais la mignonne s’échappera pour rejoindre son domaine,
Là où pousse l’alliaire officinale dont la tige dresse ces petites fleurs en croix, alertes.
 
Son chant résonne à nouveau dans la campagne, deux syllabes d’une simplicité déconcertante,
Cou..Cou, Cou..Cou ont donné son nom à cet oiseau enchanteur, le coucou gris,
Lorsqu’on l’entend dans les bois où les marais notre cœur fait boum-boum, ravi,
Ce messager du Printemps sait se faire entendre mais rechigne à se montrer, en attente.
 
Voletant en essaims autour des arbres dans les allées ensoleillées, l’adèle verdoyante,
Se reconnaît à son habit de lumière et à ses antennes longues et flottantes,
Dans un ballet frénétique les petits papillons virevoltent dans les airs, éblouissants,
Toutes antennes dressées, se laissant choir puis remontant illico, un manège incessant.
 
Revenu de son hivernage africain, l’oiseau au plumage saumoné a réinvesti les bocages,
Dans la tiédeur printanière on se laisse bercer par son oupoupou répété à l’envi,
La huppe fasciée émet souvent son doux chant du haut d’un muret ou d’un taillis,
Sa discrétion sonore tranche avec sa crête dressée et l’exubérance de son plumage.
 
Dans les marais la fête bat son plein, les grenouilles coassent à qui mieux mieux,
Les gerris patinent sur le miroir aquatique, les phragmites des joncs poussent la chansonnette,
Sur les berges fangeuses des étoiles végétales s’allument pour couronner ce ballet de joliettes,  
Le populage des marais dresse ses calices comme des soleils miniatures radieux.
 
Au jardin, les piérides blanches entrent dans la ronde des papillons du soir,
Nées des chenilles hébergées dans les choux elles montrent leurs ailes antérieures au bout noir,
Elles côtoient des petits bonbons multicolores aux coques jaunes ou roses, grassouillets,
Ornées de bandes spiralées couleur réglisse, de vrais sucres d’orge ces escargots des haies.
 
Son nom est un poème, l’oiseau mâle au bleu cobalt de son sublime plastron,
Doté en son centre d’une tâche au blanc immaculé, le miroir en maquillage,
Par son cocktail de notes, le ramage de la gorgebleue à miroir se rapporte à son plumage,
Imitateur hors pair il y a en lui du rossignol, de l’alouette et même du grillon.
 
Semblant nager dans le maquis, une étrange bête serpente dans les herbes, rapide et agile,
Long et mince son corps couvert d’écailles lisses lui donne l’apparence d’un serpent,
Ses deux paires de pattes minuscules en ont fait un lézard, le seps fragile,
Saison des amours oblige, les mâles se battent pour les belles femelles en rampant.
 
Alors que la nuit a envahi le sous-bois les noctambules succèdent aux diurnes endormis,
Depuis les trous béants d’un talus, les blaireaux adultes pointent leurs truffes, ébahis,
Suivis par les jeunes blairotains à la frimousse ressemblant à des berlingots marrants,
Humant l’air, les jeunots épris de liberté s’en donnent à cœur joie, en jouant.
 
Avec leurs fleurs décoratives aux couleurs blanc, rose, jaune ou rouge sangria,
Les magnolias à la floraison spectaculaire décorent jardins campagnards ou publics,
En avril un hybride nommé « Star Wars » fait admirer ses fleurs rose magenta,
C’est le flamboyant des cités ouvrant ses tulipes à la forme d’étoiles angéliques.
 
En Bretagne une aube de douceur s’éveille sur la lande, le printemps fleuri les talus,
Sous la lune les korrigans font la ronde autour des menhirs sacrés,
Avec leur fleur jaune éclatant qui se ressemblent on a du mal à les différencier,
Mais l’ajonc porte des épines acérées alors que le genêt à balais en est dépourvu.
 
Dans les friches de minuscules guirlandes ornent les tiges des ronciers en fleurs,  
Ondulant de tout son corps la noctuelle de la patience se meut avec lenteur,
Cette chenille d’un papillon nocturne honore son hôte « Patience », cousine de l’oseille
Ses ondulations dévoilent sa robe soyeuse ornée de bandes blanches et de pois rouges vermeil.
 
S’évertuant à tenir son long museau conique en l’air, ses moustaches tactiles et son odorat
Font de la crocidure commune, alias musaraigne musette, un chasseur zélé,
Elle se nourrit d’invertébrés, vers de terre ou escargot, cloportes ou scarabées,
Une fois ses petiots nés, la ribambelle court à la queue leu leu sans embarras.
 
Riche par ses vergers la Normandie fait rêver aux morilles sous les pommiers archaïques,
Ceux aux branches abîmées et couvertes de gui abritent les divines « morchella »,
Paresseuses en hiver, elles poussent en quelques heures au Printemps, blondes ou coniques,
Aimant les bordures de ruisseau elles naissent aussi grâce à la sève riche en glucose des lilas.
 
Filant au débotté face au vent frisquet qui ride l’étang, l’élégante hirondelle rustique,
Au dos bleu noir métallique, au ventre roussâtre et à la gorge rouge brique,
S’apprête à maçonner son nid en forme de demi-coupe le long d’une solive de l’étable,
Elle malaxe la boue en forme de petites billes ajoutées à des brindilles ou crin d’animal, fiable.
 
Avril doux, pire que tout
Quand Avril est froid et pluvieux
Les moissons n’en vont que mieux
 
                                                                                                              L’ ARIÉ…JOIE

 

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