Ballade dans les villages alpins
A la limite du Piémont italien, les contrées des Alpes, hautes et basses,
Offrent la douceur de vivre proche de la Provence et de la barre des Écrins,
Véritables départements montagnards alpins aux villages perchés, sans jasses,
Où se mêlent agréablement l’activité artisanale et la joie du ski sans fin.
A la frontière des royaumes de France et de la Savoie des ducs,
Rendue inviolable par Vauban, Entrevaux et sa forteresse sans viaduc
Surplombant un méandre du Var, protégé par ses aveugles murailles,
Son bourg est relié à la citadelle par une rampe hérissée de portes sans failles.
L’écheveau des rues étroites de la cité abrite des échoppes médiévales,
Quant au palais épiscopal il rappelle François 1er pour sa « singulière affection »
On pénètre dans la vieille ville par le pont-levis de la Porte Royale ,
Les beaux hôtels, illustrant la vie aristocratique du Grand Siècle des créations.
Agrippée à flanc de falaise, une crèche protégée par son étoile d’Orion,
Moustiers-Sainte-Marie, renommée pour sa faïence aux décors polychromes,
Son enchevêtrement de rues étroites où s’alignent les maisons d’ocre monochrome,
Menant à la placette où trône le clocher de style lombard de N.D. de l’Assomption.
Un sentier jalonné d’oratoires conduit à N.D. de Beauvoir, petite chapelle,
Où en gravissant la triple centaine de marches, il faut lever la tête,
Que de mystères dans cette étoile dorée suspendue par une chaîne surréelle,
Entre les deux falaises au-dessus du village, par un croisé rentré de Terre Sainte.
Serpent turquoise cheminant au fond du canyon, le Verdon file rejoindre la Durance
Joyau minéral où l’on admire le long de ses gorges son filet d’eau étincelant,
Au Point Sublime, c’est haut, c’est beau, c’est fort, c’est grand,
Vous êtes transporté jusqu’à l’infini du ciel où planent les vautours aux ailes immenses.
En fin de journée, au plus près des falaises dont il capte la chaleur,
On ne se lasse pas de voir planer ce géant des airs porté par les invisibles courants,
Devenu la star ailée de ce site d’exception, il partage le ciel avec l’aigle sans peur,
Toujours royal dans son vol rectiligne et altier, toutes plumes en avant.
Posé sur un escarpement rocheux, entourée d’un paysage de chênes liégeux ,
Simiane la Rotonde , dont Prosper Mérimée fit classer l’ancien donjon
Des comtes de Sault, sorte de temple du soleil moyenâgeux,
La commune rayonne entre lavandin et lavande, son or bleu fleurant si bon.
Niché au cœur de la vallée de l’Aigue blanche, Saint-Véran,
Le pays où les coqs picorent les étoiles, au cœur du parc naturel du Queyras,
Les amoureux de la nature s’y retrouvent l’été pour le parcours des as
C’est là aussi que les bergers provençaux pratiquent l’élevage transhumant.
Ici les cadrans solaires mesurent le temps, image mobile de l’immobile éternité,
La vie se déroulant dans les maisons traditionnelles bâties en mélèze,
Du « caset », en pierre du rez-de-chaussée servant de grange et d’étable balaise,
Au « fuste » supérieur en rondins de bois, réservé à l’habitation de l’hiver à l’été.
Coupé du monde jusqu’ à une date récente la moitié de l’année,
Le plan du bourg démontre l’ingéniosité de ses habitants,
Avec des maisons en bois orientées vers le sud, dans des quartiers séparés,
Isolés du feu, possédant leur fontaine et leur four à pain d’antan.
L’ARIÉ…..JOIE