Ballade au pied du Cervin
Les Suisses vénèrent leur grand seigneur des neiges,
Silhouette insolite et solitaire au-dessus de la vallée de la Vispa ,
Le Matterhorn, cette dent acérée attisant la vista,
Fascine les alpinistes chevronnés défiant ses pièges.
Au pied de ses pentes les mélèzes pointent leurs bourgeons
Au-dessus des prairies austères et sauvages peuplées de névés,
Au royaume des raisins d’ours et pulsatiles violacées,
Proche des gentianes à la gentille frimousse et des crocus sauvageons,
Dans les sous-bois, les buissons de résineux font place au tapis de myrtilles,
Plus bas, marmottes et moutons se partagent les trolles en joyeux drilles,
Sous le regard des arcoles centenaires aux troncs torturés par l’âge,
Utilisés parfois par les autochtones comme bois d’habillage.
Dans les dédales des éboulis les montagnards puisent leurs matériaux
Pour habiller leurs demeures de blocs de pierre aux diaprures bleutées,
Dans ce coin du Valais parsemé de chalets de bois ancestraux,
Où les mazots sur pilotis servaient à remiser le seigle l’été.
Dans cet environnement où le bruit des cascades l’emporte
Sur le tintement des clarines, les torrents dévalent la montagne sacrée,
Accompagnant encore les jeunes en quête d’amour et de fidélité
Se laissant envoûter par la contemplation du Cervin et de son escorte.
L’ARIÉ….JOIE