La Place des Tortures
Au 12è s., sur l’actuelle place Lafargue se dressait le pilori où l’on exposait les condamnés,
Sur cette place officiait le Pendard ou « Roy des Arlots », c’était le bourreau des damnés,
On ne le touchait pas, on ne lui parlait pas, par l’opinion publique il était respecté,
Les exécutions capitales avaient lieu devant le palais de l’Ombrière où trônaient gibet et bûcher.
Il était en charge de l’exécution des peines et avait autorité sur les filles en chavirement,
Il était choisi parmi les criminels et était alors gracié pour un temps, après avoir prêté serment,
Ne jamais sortir sans son manteau bleu et jaune marqué d’une échelle et d’une potence,
Il gagnait sa vie en récoltant l’argent qu’on lui jetait à terre lors de l’exécution des sentences.
Le tortionnaire était en constante représentation et devait assurer le spectacle des festivités
Si le public considérait que le supplice infligé avait pas été réalisé trop vite ou mal réalisé,
Le bourreau, acteur du jour, était exécuté sur place par son successeur, sur le vif,
Son salaire variait en fonction des supplices infligés, car chaque supplice avait son tarif.
Le voleur avait les oreilles coupées, le blasphémateur avait la langue percée,
L’empoisonneur, l’hérétique et la sorcière étaient brûlés vifs, le faux-monnayeur était bouilli vif,
Les amants adultérins avaient le corps marqué au fer rouge, le meurtrier était enterré vif,
À défaut de paiement, on « baignait la maquerelle » dans Garonne pour la prostituée condamnée.
Au Moyen Âge, le jour des exécutions publiques, le boulanger retournait un pain pour le bourreau,
De ce fait, tout le monde savait que ce pain lui était réservé, et personne n’y touchait,
Retourner le pain c’était donc par extension attirer le diable chez soi, malheur cela portait,
Si un chrétien touchait ce pain, pour conjurer le mauvais sort, il traçait une croix à l'aide d'un couteau.
Guy PUJOL dit l’ARIÉ….JOIE