Les Bouches du Rhône
Mer, chaleur, ciel bleu, sont les mots venant à l’esprit quand on évoque le Sud,
Ici « l’assent » signe l’identité des Bouches du Rhône dans sa capitale phocéenne,
Au Moyen-Âge on y tenait des « cours d’amour » alors que vers le dix-neuvième,
Les amoureux de la langue d’oc lui apportèrent le félibrige en languedocitude.
Marseille, cosmopolite et colorée, fondée par les navigateurs grecs de Phocée,
Devint un centre portuaire important au fond de sa baie encadrée de calcaires,
Montagnes à la blancheur éclatante dominant une mer toujours bleue de fée,
Ici les lumières du Sud ont séduit les peintres du fauvisme balnéaire.
Et de magasins élégants, rappelle ses origines des corderies du « cannabis »,
Le Vieux Port, alangui au cœur de la cité veille sur les barques des vieux pêcheurs,
Le Château d’If vit toujours à l’heure du Comte de Monte Christo, en seigneur.
Tournons le dos à la côte industrieuse pour troquer la brûlure du sel et du soleil,
Contre l’air vivifiant des Alpilles, château fort naturel du delta du Rhône,
Avec ses villages rocailleux à la beauté farouche et insolente de vermeil,
Dignes d’une Carmen, que le mistral se plaît à faire danser en papillonne.
Les Alpilles sont devenues le domaine de l’olivier, l’une de ses portes, Eyguières,
Dont le nom provient de ses nombreux points d’eau sortant du massif surchauffé,
Entre ravins et pics acérés pour drainer les combes boisées,
Dont le poète paysan Charloum Rieu, chantre de la terre des Baux était si fier.
Frédéric Mistral, le félibré provençal à la poésie épique disait de lui,
Au fin fond de la Crau , dans les métairies où paissent les chevaux blancs,
Et les taureaux noirs, les gardians, les bouviers, les maraîchins, tous unis,
Écoutent le dimanche Charloum autour de plateaux d’escargots régalants.
Dans un décor chaotique et grandiose, le village forteresse des Baux,
Rappelle les seigneurs du Moyen-Âge , « race d’aiglons, jamais vassale »,
Où dans ses ruines, la roche dorée tranche avec le bleu du ciel provençal,
Sur ce plateau surplombant la campagne, les princes tenaient une cour des hauts.
Le soir de Noël, dans l’Église St Vincent est installée une crèche vivante,
Où se déroule la cérémonie du « pastrage » avec les bergères les bergers,
Guidant une charrette décorée de feuillage tirée par un bélier, le « floucat »,
Pour donner en offrande un agneau nouveau-né à l’ Enfant Jésus bien langé.
Le Mistral, le plus fol et le plus magistral de la bande à Éole,
Ses sifflements, ses gémissements et ses emportées rendent fol,
« A l’Avent, plàjà, vent e fred escosent » di-t-on en provençal occitan,
A l’Avent, pluie, vent et froid cuisant, au pays des santons sémillants.
En parcourant le massif de la Canaille , la corniche plonge dans les calanques,
Ses escarpements déchiquetés par la mer, où les criques de falaises blanches,
Contrastent avec le vert des pinèdes plongeant dans une mer turquoise qui tranche,
De Callelongue à Port-Miou où de petites placettes servent pour la pétanque.
Plus loin baignant dans une lumière étincelante aux horizons infinis,
Dans ses étangs bleus aux herbes oscillantes, la Camargue nous sourit,
Dans sa réserve naturelle paradis des canards, hérons, aigrettes et goélands,
Entourés des remarquables flamands roses gavés de petits crustacés friands.
Surgissant d’un vaste paysage lagunaire, Saintes-Maries-de-la-Mer,
Haut lieu des traditions camarguaises dans cette patrie des Boumians littoraux,
Honorant Marie Jacobé , Marie Salomé et Sara dans leur sanctuaire,
Alors que les razeteurs enlèvent la cocarde nichée entre les cornes du taureau.
L’ARIÉ….JOIE