Hymne à l’Automne
A l’automne les feuilles entament leur valse au bras du vent qui les emporte à flots,
De hauts peupliers jaunes sèment leur frondaison d’or parmi les blonds roseaux,
Descendant des collines voilées, l’automne cache villages et hameaux,
D’où sortent des toits les fumées par longs flots bleus en lambeaux.
Septembre est rond comme un raisin avec ses grains et ses pépins,
Octobre a pour champion, potirons et champignons élégants,
En Novembre le froid oblige les enfants à enfiler les gants,
En attendant Décembre où Noël viendra dans les sapins.
Dans les campagnes Maître Capucin utilise face aux chasseurs ses ruses déconcertantes,
Tapis dans son gîte au milieu d’un labour il peut ne pas bouger de la journée,
S’il est débusqué, il filera droit devant pour semer sa meute poursuivante,
Et n’hésiteras pas à traverser un troupeau de moutons pour couper son odeur musquée.
Réfugié derrière une haie, il écoutera la horde lancée à ses trousses,
Il peut faire trois ou quatre bonds de côté et le tour est joué en douce,
Dans une énième ruse il revient en arrière pour se tapir proche de son point de départ,
Recoupant sa voie, il y restera cantonné pour y passer la nuit, peinard.
Dans mon Ariège natale la « lebe », le lièvre était le favori des traqueurs,
La « bécade », la bécasse occupait aux premiers frimas « lou casayre », le chasseur,
Entretenues l’été les palombières, retrouvaient à l’automne leurs fonctions pour les guetteurs,
Où le « pimpailla » des « paloumaïres », les coups de fusil, résonnaient au point du jour, en chœur.
Autre passion du début de l’automne pour la chasse aux champignons gouteux,
Dans les chênaies, les taillis de charmes ou de bouleaux pour les bons chercheurs de gloriole,
Ils s’affairent pour remplir leur panier de cèpes, de chanterelles, de coulemelles et de girolles,
Mais pour certains c’est la quête de l’amanite des Césars qui hante ces amateurs convoiteux.
Sur les berges des étangs elle se cache, bien blottie dans son œuf au blanc laiteux,
Avant de largement s’ouvrir pour faire éclater le jaune orangé de son chapeau luisant,
C’est en carpaccio que sa délicatesse et son goût de noisette se révèlent le mieux,
L’oronge, altesse des sous- bois, fut un met apprécié par les Empereurs de la Rome d’antan.
La jaunote grignote une carotte
La lépiote porte des menottes
La vesse-de-loup chante sous la lune
La russule fait la pendule
La trompette de la mort fait la fête en réel
La chanterelle aime le jour de Noël
Le pied de mouton veut un bonbon
Le coprin chevelu pousse en haillons
L’ARIÉ….JOIE