Sur les terres Cévenoles
Au pied de l’Aigoual, sur la route de Stevenson voici les terres sauvages des Cévennes reculées,
Terroir où « il faut avoir passé le doigt sur le grain de ses pierres » pour en connaître l’authenticité,
Sur le chemin des camisards, au travers de ses gorges spectaculaires et de ses villages perchés,
Le pays porte la trace des magnaneries du Mt Lozère à la Corniche aux vallées enfermées.
Au Finiels, sommet du Mt Lozère, Stevenson et son âne vit s’ouvrir un pays de collines entrelacées,
Le pont médiéval Rouméjon, en dos d’âne, à Pont de Montvert sera franchi par le protestant écossais,
Théâtre de la montée au front en 1702 d’hommes armés assassinant le prélat de l’Intendant du Roi,
Meurtre déclenchant une répression féroce des dragons contre les Camisards de la Foi.
Sur les pelouses rases et chaos granitiques, 8 000 marcheurs empruntent le chemin Stevenson,
Guidés lors des tempêtes de neige par les montjoies, sortes de vigies de pierre à foison,
« Seul ce pays troublé et broussailleux porte ce nom, les Cévennes », conclura Stevenson,
Avec au sud de ces estives l’Aigoual et l’Aubrac et au nord le Mézenc et le Mt Gerbier de Jonc.
Symbole des Cévennes, la châtaigne a façonné l’alimentation et la vie sociale du territoire,
Ramassées au sol à l’aide des soles, chaussures à clous pour déboguer les fruits,
Elles étaient posées sur des clèdes où se consumait un feu de braises pour les sécher avant la foire,
La poêle trouée permettant de griller ce fruit du pauvre, aujourd’hui lors des fêtes automnales ennobli.
Au pied des Cévennes, près de vans, le Chassezac se mue en petites gorges navigables en canoé,
Il serpente au cirque d’Endieu entre des parois stratifiées de 80 m de haut, quasi stellaires,
À la plage de l’Agachou entre sable et galets on peut musarder et se baigner dans l’onde claire,
Vers la Corniche, entre sous-bois et falaises flotte une atmosphère de légendes et de terre de fées.
Sur les sept estives des « Balcons de l’Aigoual » paissent 20 000 ovins entre montade et dévalade,
Tout au long des enclos l’odeur du « migou » envahit la vallée entre Aigoual et Lingas, une régalade,
Ramassées quotidiennement par les bergers les crottes entassées dans des sacs serviront de fertilisant,
Alors que dans les gorges reculées du Tapoul, c’est le plaisir du canyoning que goutent les estivants ?
Forts de leur histoire protestante forgée au schiste et à la châtaigne, les villages ont l’allure théâtrale,
Ville étape du canyon du Tarn, Ste Énimie, au coeur des Causses, dresse ses maisons médiévales,
Entre le Languedoc et La Margerie, c’était un chemin de marchands et une draille à moutons,
Ruelles sous voûtes, calades en galets roulés, village remarquable par les pierres serrées des maisons.
C’est la lutte fratricide entre catholiques et protestants qui fera de Génolac la capitale des Camisards,
Les soldats du roi devant mâter la révolte ont laissé le nom à la venelle des Dragons de Villars,
Le village au Moyen-Âge était un axe majeur de commerce sur le chemin de Régordane,
Les linteaux des maisons portent les traces des fortunes des commerçants et bourgeois mégalomanes.
À la Garde -Guérin, l’ancienne tour talutée à bossages du 12è s. assurait la sécurité des voyageurs,
Face aux « routiers » pillards dans ce village où logeaient chevaliers Pariers et seigneurs,
Chacun possédait sa « parérie » et la portion de chemin attenante où ils assuraient la protection,
En échange, voyageurs et marchands par droit de péage et de pulvérage payaient leur contribution.
St Jean du Gard aux allures provençales témoigne de son identité cévenole par son atelier de filage,
En utilisant la vapeur on dévidait les cocons des vers à soie élevés dans les magnaneries du voisinage,
Travail pénible et solidarité féminine ouvrière du site industriel relaté dans le musée,
Il fallait 75 kg de cocons pour faire 5 kg de fil, dans les ateliers de tissage Lyonnais envoyés.
Avec son église néogothique et les ruines de son château Renaissance, Banne est un village deux en un,
Le Fort et ses calades forment la partie basse avec ses maisons aux toîts de tuiles et odeurs de parfum,
Sous la protection des deux tours du château ruinant bâti sur trois niveaux avec toiture vernissée,
La partie haute, plus récente, par le clocher pointu de l’église, dominant les oliviers est symbolisée.
Joyau des Cévennes ardéchoises, Thines dans sa vallée reculée, conte la vie cévenole du temps jadis,
Au bout des gorges interminables, noyée dans la verdure le village surnage la jungle des châtaigniers
Ici la pierre de schiste au teint de rouille rend les maisons aux toits de lauze conservatrices
Proche du bijou de l’art roman de ND au portail comportant quatre statues-colonne dépareillées.
À Tanaris le Dieu celte du tonnerre a laissé son empreinte sur le plateau granitique des estives,
Là où le sentier des druides à travers les combes splendides, au vert des conifères dominant,
Voit défiler sur les chemins caillouteux bordés de murets de pierres les troupeaux transhumants,
De Valgorge à Loubaresse en passant par Borne la route offre des vues à sensations successive.
Sous les lauzes et les ardoises, les portes des maisons à pans de bois racontent la vie de la Lozère,
Sur les rives du Lot, Mende élève ses tours néogothiques de maisons aux toits à la Philibert,
La cité des évêques s’est construite autour de sa cathédrale ND de St Privat la Gévaudanne,
La ville placée au carrefour de l’Auvergne et du Languedoc deviendra source de fortunes marchandes.
Au siècle d’or la capitale languedocienne universitaire et artistique de Montpellier a connu l’aura,
Le vaisseau de pierre de la cathédrale St Pierre trône à côté de la faculté de médecine, impérial,
Anciennement place de l’œuf, la Comédie, extraordinaire agora est fermée par le théâtre de l’Opéra
Et à l’emplacement des anciens remparts, l’Arc de Triomphe du Peyrou symbolise le pouvoir royal.
Depuis cinquante ans les bâtisseurs des temps modernes ont tracé un urbanisme contemporain,
Tout de verre vêtu, depuis 2011, le petit bijou architectural protège l’Hôtel de ville urbain,
Face à la gare St Roch, le Belaroïa aux parements métalliques blanc abrite hôtels et restaurants,
Et depuis 2014, le Totem de l’Arbre Blanc, par ses balcons suspendus dans le vide est étonnant.
Par sa culture taurine, son flamenco animant les danses sévillanes proches des restaurants à tapas,
Surnommée la « Rome française », Nîmes la gardoise est la plus ibérique des villes de notre espace,
Son amphithéâtre romain, admirablement conservé sur les deux niveaux accueille les festivités,
L’autre édifice majeur de la Maison Carrée et la Via Dominitia donnant un air d’Italie à la cité.
Guy dit l’Arié…..Joie