Camargue, Terre de tradition
Fille du Rhône et de la Méditerranée , la Camargue forme un triangle magique d’enfer,
Entre les deux bras du fleuve où le ciel célèbre chaque jour ses noces avec la mer,
Ses immenses plaines marécageuses sont le refuge du taureau noir et du cheval blanc,
Les uns dressant leurs cornes en lyre, les autres dans les gerbes d’écume galopant.
Dans ces parcelles aquatiques, se vit au quotidien une équipée entre ciel et mer par les gardians,
Ces hommes épris de liberté, parfois rebelles, parfois frondeurs, veillent sur leurs troupeaux,
Leur « fé di biou », la passion du taureau, les fait chevaucher fièrement leur « crin blanc »,
Munis du « ferri », trident et du « sedem », lasso en crin de cheval, lors des « abrivados ».
Ces plates étendues craquelées par la sècheresse et blanchies par le sel forment la « sansouire »,
Où saladelles et salicornes aux couleurs changeantes à chaque saison offrent le couvert en délire,
Aux avocettes, surnommées « bec d’alène », au bec recourbé fouillant la vase des marais salants,
Au gravelot, petit échassier appelé « couriole », sorte de petit jouet mécanique sur roulettes, marrant.
Ce delta troué d’étangs et de lagunes communiquant avec la mer par ses « graus »,
Sert de volière aux grands échassiers où le flamant rose vit en colonie au repos,
Parfois tel un feu d’artifice de pétales de roses, une escadrille jaillit vers les nues,
Puis atterrit en avançant d’un pas régulier, tête sous l’eau, en quête de petits mollusques bienvenus.
Juchés sur leur barque à fond plat propulsée à l’aide d’une longue gaule,
Pêcheurs et sagniers parcourent les lacis des « roubines », les uns déposant leurs longs filets,
« Trabaques » aux trois poches séparées par un rétrécissement de goulets,
Les autres se faufilant dans les roselières, récoltant la sagne pour les toits des cabanes piaules.
Dans ce pays où gens de terre et gens de mer sont unis par le cœur,
Tandis que Sarah, vénérée par les Gitans pour sa chevelure noire et sa peau bistrée,
Sort en procession aux Saintes Marie, tous les 24 mai, proche de Marie Jacobé et Marie Salomé.
L’ARIÉ….JOIE