Le Marin en dérive
Avec les mots de Marcelle Betbeder
Un jour pétri de rêves, je me suis embarqué,
Au vent de la mer j’ai tracé des sillons,
Respirant le grand large, vent et iode j’ai humé,
Chevauchant les vagues, j’ai bousculé l’horizon.
Chaque escale me voyait en de folles débauches,
Au hasard des rencontres dans un infâme boxon,
Ecraser de mon corps les femmes-serpillères, belles et moches,
Brûlant ainsi ma vie sans me soucier des avortons
J’ai cédé aux plaisirs des marchands de délice du dehors
Usant et abusant de tous les interdits
Ivrogne dégénéré, je hante les quais bruyants des ports
Quémandant pitoyable, une pièce, de la colle ou du shit
Je reçois tant de coups que je ne les sens plus
Je suis la déchéance dans toute sa splendeur
Que vienne donc la mort, je l’attends la goulue
Le nez au ras du caniveau roulant ses senteurs
J’entends les cornes de brume dans mon ivresse
Elles me hantent, elles m’appellent les bougresses
Hardi les gars, vire au guindeau avec hardiesse
Attendez-moi j’arrive, hissez haut tout en liesse
L’ARIÉ….JOIE