Le Repas de l’Afart en Ariège - Site Poèmes & Diaporama de L'Arié...Joie

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Le Repas  de « l’Afart » en Ariège

Per Nadal, la nèit de l’afart, ou le repas du soir de la vigie de Noël et son final,
Pour cette nuit de Noël, la nèit de bejelho, signifie qu'on doit faire maigre et peu boire,
Le plat traditionnel était, la morue aux œufs et à la sauce au lait, la merlussado dé Nadal,
Accompagnée d’un plat de riz au lait, avec sucre et vanille et d’une perado, compote aux pruneaux et aux poires.



Pour ce repas, la table était parée d’une belle nappe, une bougie remplaçait le calelh ce soir-là,
Le repas terminé, on enveloppait dans la nappe le pain restant et on laissait une bouteille de vin à côté,
En partant à la messe de minuit on laissait la table mise et garnie des restes du repas,
Pour que les personnages sacrés puissent venir se restaurer à leur tour pendant la nuit étoilée.

Les jours d’avant, le campanièr ajustait son carillon au dialogue entre les anges et les bergers,
Au pied du clocher on venait écouter et voir le « grand balandran » des cloches à la volée,
Pour Nadalet, tout s’organisait proche de l’église où chacun portait vin chaud, crêpes et chocolats,
A leur descente carillonneurs et sonneurs étaient réconfortés de leurs gestes de forçats.

La veille de Noël, la « sadouillado » dé Nadal les bêtes doivent aussi réveillonner,
Le 24 décembre au soir, c’est une ration supplémentaire de foin et de paille qui doit leur être distribuée,
Si l'on n'observe pas cette coutume les animaux « renègo lé mèstré », renient leur maître,
Et un soir de Noël deux bœufs n'avaient pas mangé à leur faim, ils maudissaient le traître.

Ce soir-là, le valet de ferme couché sur la paille, à l’étable, entendit les deux bêtes,
Le Pardou et le Mouré  parler ainsi : « Que ferons-nous demain ? » en secouant la tête,
« Nous porterons notre maître au cimetière », répondit le Mouré en colère,
Le lendemain, on attacha les deux bœufs au charreton pour mener le maître au cimetière.

Choisie depuis quelque temps, la Turro dé Nadal devait être grosse pour le foyer,
Tout en brûlant chaque jour, cette bûche devait durer jusqu’au premier janvier,
Pourvue de cavités, on y cachait des surprises pour les enfants,
Ce tison de Noël, c’était l’arbre de Noël des maisons pauvres d’antan.

Avant de l’allumer, on la recouvrait d'un tissu paysan,
L’aïeul la frappait d’un coup de baguette en disant :
« Dégorjo ! » Aussitôt les enfants cherchaient leurs surprises,
Lorsqu’ils les avaient trouvées, la bûche partait en flammes exquises.



À ce moment, le chef de famille allumait un cierge
Et le plaçait sur la tête du fils aîné en parlant vers la vierge :
« T’alhuqui le cièrge sul cap. Que siosques le lum de l’oustal,
è que Dius te benazisco e te fasques creiche!»
Je t’allume le cierge sur la tête. Que tu sois la lumière de la maison
et que Dieu te bénisse et te fasse grandir.

Une fois la bûche consumée, ses cendres étaient soigneusement mises de côté,
On les mélangeait plus tard au blé de semence, ce qui de la carie le préservait,
Ailleurs on recueillait les fragments carbonisés pour les enterrer dans les étables,
Le bétail était mis à l'abri des sortilèges, des maladies et des accidents effroyables.
              
                                                        Guy Pujol dit l’ARIÉ…..JOIE

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