Le Sentier Cathare
De la Méditerranée au pied des Pyrénées, le sentier cathare notoire,
Remonte le cours de l’histoire entre l’Aude et l’Ariège,
Par landes et genêts, à travers vignes et villages ce fragment d’histoire,
Dévoile par ses « citadelles du vertige » la vie des « Bonshommes » et leur siège.
Au début du Moyen Âge ils ont goûté ce même parfum de vent,
Écouté ces mêmes chants d’oiseaux sous le soleil Occitan,
A la recherche d’or spirituel, ne laissant d’autres traces d’antan,
Entre Corbières et Piémont pyrénéen, que des châteaux ruinant.
Agrippés à la Montagne Noire, aux Corbières et massifs alentours,
Les citadelles du vertige des forteresses médiévales, difficiles à l’accessibilité,
Au milieu des chênes verts, entourés par des cyprès accentuant leur verticalité,
Cabaret, Surdespine, Quertinheux et la Tour Régine ont fait les quatre Lastours.
La tramontane, le cers et l’autan ont soufflé des siècles d’indifférence
Sur ces ruines où l’intransigeante mystique du message des « Parfaits »,
Par le dualisme cathare entre le royaume du Bien et le monde du Mal concret,
Les a classés chez les hérétiques et voués comme tel au bûcher de l’insouciance.
Surmontant un piton enchâssé dans la montagne, le château de Termes comme un dragon,
Servait de défense, protégeant Carcassonne contre les velléités du Roi d’Aragon,
Louis IX le rendit ostentatoire pour effacer son soutien au catharisme,
Mais Louis XIV le fera démolir pour déloger les bandits l’occupant avec radicalisme.
Vivant aux environs de l’an 1200 selon les principes stricts de l’Évangile,
Ils avaient suffisamment affaibli les positions de l’Église romaine habile,
Pour que la Papauté lança une opération d’envergure jusqu’aux Ariégeois,
Conduite par le francilien Simon de Montfort, la Croisade des Albigeois.
Dans sa broderie de vignes, son parfum de garrigue, et ses bouquets de pins parasol,
Le château d’Aguilar surplombe la plaine de Tuchan depuis sa colline campagnole,
Flanqué de 6 tours, il constituait jadis la place forte de la frontière franco-espagnole,
Château modèle, il veillait sur la plaine depuis son escarpement en acropole.
Sur l’arête méridionale des Corbières, perché sur un des doigts de pierres hérissées,
Surplombant les maisons ocres et saumon s’étageant sur la colline de Cucugnan,
Quéribus au-dessus du col de Maury surveillait la Méditerranée et les Pyrénées,
Cette sentinelle du Fenouillèdes servit de refuges aux cathares d’antan.
Il fallut des sièges, des batailles sanglantes, des bûchers de l’Inquisition,
Pour que Rome vint à bout du Catharisme après un bon siècle de punitions,
Pendant lequel les Occitans attachés à leur liberté de conscience,
S’acharnèrent à défendre le « bien commun » avec une virile défiance.
Véritable nid d’aigle, Peyrepertuse surprend par ses dimensions,
S’étirant sur son affleurement rocheux, ce vaisseau de pierre puritain,
Se découvre dans une odeur envoutante de buis par le sentier contournant l’éperon,
Conduisant à la forteresse gardée à l’époque par une meute de féroces mâtins napolitains.
La dernière sentinelle des « Cinq Fils de Carcassonne » trône à Puilaurens
Où verdoyantes de sapins, les arêtes rocheuses sertissent le château loin des temps,
Mais après la signature du traité des Pyrénées, repoussant la frontière plus au sud
Abandonnées et pillés, les forteresses sombrent dans l’oubli et la solitude.
Tombeau et réceptacle d’un mythe éternel, la roche monte vers le ciel des coundanats,
Montségur restera le symbole de la défense de la liberté spirituelle contre l’intolérance,
L’aigle survole le repaire des Parfaits où la stèle commémore dans le Prat dels Cramats,
« Aux cathares, aux martyrs du pur amour chrétien » en signe d’espérance.
Malgré l’influence capitale du Catharisme sur les mœurs languedociennes,
Il ne reste aujourd’hui rien de ces croyances et de ces pratiques anciennes,
Toutefois les fondements de la volonté réformatrice du puritanisme,
Se retrouveront quelques siècles plus tard dans le Protestantisme.
L’ARIÉ….JOIE