Miliana la Millénaire Berbère "emplie de richesses "
Ah Miliana ! Ta beauté et ta nature si clémente ont fait ta renommée,
Tous ceux qui t‘ont visité, sous ton charme sont tombés,
Tes eaux cristallines ont jailli à la piscine des « Belles sources » d’antan,
Qui ne connaissait pas et ne parlait pas de tes jardins luxuriants ?
Tous tes arbres fleurissant au printemps offraient un immense tableau colorant,
Tes vignobles aux cépages variés de raisins, malaga, ferrana, muscat, goûtants,
Tes cerisiers aux fruits incomparables, tes figuiers, oliviers, amandiers,
Leurs parfums enivrants transformaient ta campagne en paradis de joailler.
Reine du Zaccar, nichée à plus de 700 m d’altitude, tu narguais les assaillants,
Protégée par tes murailles, quatre portes y permettaient ton accès, loin de la mer,
Au nord, Bab El Blad, la double porte de l’entrée principale de la ville des croyants,
Au nord-ouest Bab El Djemaâ, à l’ouest Bab El Gharbi et au sud Bab Yadmer.
La belle artère Emir Abdelkader, autrefois rue Saint Paul, donne accès à la ville,
Magnifique avenue aux majestueux platanes aux cimes formant un dais mobile,
Quel ombrage, quelle fraîcheur en été pour cette petite ville coquette,
On débouche sur la place de l’Horloge, le minaret de la mosquée d’avant conquête.
Face à l’horloge le passage couvert Essabat, permet d’accéder au quartier des magnats,
Dans cette ruelle, deux portes se font face, celle menant au musée du Moudjahid,
Celle ouvrant sur le musée Abdelkader, belle demeure au style mauresque placide,
L’émir en fit sa résidence lorsqu’il avait, au milieu du 19è s., sa garnison à Miliana.
En quittant Essabat, on débouchait sur l’esplanade de la Pointe aux blagueurs,
Des bancs étaient disposés tout au long de cet espace aux remparts protecteurs,
De ce balcon le regard plonge sur le paysage de toute la plaine du Chelif,
Une beauté, un calme, une sérénité pour chasserle stress de la journée, le kif.
Le jardin public Magenta était en réalité un jardin botanique, un parc de toute beauté,
Des arbres centenaires diffusaient une ombre appréciée des promeneurs en été,
Un bassin aux eaux limpides, abritait des poissons exotiques se faufilant entre les nénuphars,
Cela faisait le bonheur des enfants suivant leur manège d’un très intéressé regard.
Au centre de la ville traîne le mausolée de Sidi Ahmed Ben Youcef, «patron de Miliana»,
Les Beni Farh, fidèles, continuent à honorer le saint de leur visite, pas à pas,
Ainsi, le «rkeb», à chaque fin de printemps, fait son entrée triomphale dans la ville principat,
Sous les youyous stridents des femmes et les pétales de roses avec «baroud et ghaïta».
De l’ancienne ville, il ne reste que quelques pans, témoins de ce que fut la ville autrefois,
Miliana me fait penser à un navire piraté, puis abandonné en pleine mer de sabbat,
Miliana ! que Dieu te vienne en aide et te sauve du naufrage pour retrouver ton aura,
« Quand le malheur arrivera aux gens jusqu’au cou, pas la cheville pour les Milianais il ne dépassera ».
Guy dit l’Arié…..Joie
Poème inspiré d’un texte de Chérifa Belabbas-Nabi :
Professeur de Français à la retraite, publié par EL WATAN en 2012