Les Huîtres du Bassin
Les huîtres que les vagues du reflux de la mer des Médules engraissent,
Celles que laisse à nu le flot qui se retire sans cesse,
Celles qui se cachent sous les voûtes des rochers,
Celles qui s’abritent dans les récifs aux rocailleuses cavités.
Celles qu’une verte mousse, qu’une algue vile recouvrent,
Celles qui adhérant par leurs écailles comme une masse de pierre s’agglomèrent,
Celles qui changeant de gîte, s’enfoncent dans un épais limon,
Nourrissant le liquide qu’elles renferment des sucs cachés des alluvions.
Mais pour moi les plus précieuses sont celles que nourrit l’océan des Médules,
Leur qualité merveilleuse fit admettre à la table des Césars ces huîtres acidules,
Leur chair est grasse, blanche, tendre et au jus à l’exquise douceur,
Se mêle un goût légèrement salé d’une marine saveur.
Autre met délicieux, la moule cueillie sur le rivage,
Du bord de l’eau quand la vague s’est retirée, sauvage,
Enfermée dans la cavité d’une double écaille qui ébouillantée,
Laisse voir nue sa chair blanche comme le lait.
Poésie rimée inspirée d’un texte écrit au 3è s. par Ausone, poète
de langue latine, fin lettré du Bas Empire occidental auteur de vingt
livres en latin, lui qui écrivait : « Heureux les Bordelais, pour qui vivre
et boire sont une même chose ! »
Guy PUJOL dit l’ARIÉ….JOIE