Les témoins de Notre Enfance
La meilleure des générations, à pas lents, est en train de mourir,
Celles et ceux qui sans faire de longues études, ont tout donné pour leurs enfants,
Celles et ceux qui sans de grandes ressources les ont aidés avec peu d’argent,
Ils ont connu des temps de guerre, se sont contenté de peu avec le sourire.
Ils ont eu des peines et des souffrances mais ne le disaient pas,
Parfois, ils ont travaillé comme des bêtes, mais ne rechignaient pas,
On disait d'eux qu'ils étaient plus vulnérables que quiconque,
En silence ils meurent, comme ce fut pour leur vie quelconque.
Ils n'ont jamais osé penser à soulever le pays et pourtant !
Ils recherchaient des bonheurs simples pour partager la vie de leurs petits-enfants,
La société les laisse quitter ce monde, seuls et encore abandonnés,
Ils partent sans adieu, ils s'en vont sans déranger.
Quand le carillon a sonné la fin de leur pèlerinage,
Leur corps fatigué par l’usure du temps s’en est remis au Seigneur des sages,
Leur regard s’est éteint en fermant en silence les persiennes de leur visage,
Leur livre de Vie s’est refermé sur les chapitres gravés avant le grand passage.
Les anges sont venus les chercher avec leur attelage,
Leur âme s’est envolée pour le Paradis,
Nous laissant les clés de leur amour et de leur courage,
De leur grande bonté et de leur éternelle jeunesse, aussi.
En leur mémoire voici un bel hommage de Jacques Brel pour nos Vieux :
Les vieux ne parlent plus ou alors seulement parfois du bout des yeux
Même riches ils sont pauvres, ils n'ont plus d'illusions et n'ont qu'un coeur pour deux
Chez eux ça sent le thym, le propre, la lavande et le verbe d'antan
Que l'on vive à Paris, on vit tous en province quand on vit trop longtemps
Est-ce d'avoir trop ri que leur voix se lézarde quand ils parlent d'hier
Et d'avoir trop pleuré que des larmes encore leur perlent aux paupières
Et s'ils tremblent un peu est-ce de voir vieillir la pendule d'argent
Qui ronronne au salon, qui dit oui qui dit non, qui dit : je vous attends
Les vieux ne rêvent plus, leurs livres s'ensommeillent, leurs pianos sont fermés
Le petit chat est mort, le muscat du dimanche ne les fait plus chanter
Les vieux ne bougent plus leurs gestes ont trop de rides leur monde est trop petit
Du lit à la fenêtre, puis du lit au fauteuil et puis du lit au lit
Et s'ils sortent encore bras dessus bras dessous tout habillés de raide
C'est pour suivre au soleil l'enterrement d'un plus vieux, l'enterrement d'une plus laide
Et le temps d'un sanglot, oublier toute une heure la pendule d'argent
Qui ronronne au salon, qui dit oui qui dit non, et puis qui les attend
Les vieux ne meurent pas, ils s'endorment un jour et dorment trop longtemps
Ils se tiennent par la main, ils ont peur de se perdre et se perdent pourtant
Et l'autre reste là, le meilleur ou le pire, le doux ou le sévère
Cela n'importe pas, celui des deux qui reste se retrouve en enfer
Vous le verrez peut-être, vous la verrez parfois en pluie et en chagrin
Traverser le présent en s'excusant déjà de n'être pas plus loin
Et fuir devant vous une dernière fois la pendule d'argent
Qui ronronne au salon, qui dit oui qui dit non, qui leur dit : je t'attends
Qui ronronne au salon, qui dit oui qui dit non et puis qui nous attend
C’est devenu un monument de la chanson française depuis 1962 avec cette
interprétation magistrale de Daniel Guichard, « Mon vieux », sur des
paroles de Michelle Senlis et, comme beaucoup l’ignorent, composée par
Jean Ferrat. Alors retenez vos larmes pour cette tendresse partagée !
Quant à Didier Barbolivien il a fait vibrer « Les violons du passé » :
Maman, là-bas tu vas danser
Maman, sur les violons de ton passé
Ici, ici l'ardoise est effacée
Ici, l'instant présent vite oublié
Ecouter les Violons du Passé
Pour leur « Grand Voyage » cet émouvant « Jerusalema » je vous dédie,
Une magnifique interprétation d’un saxophone pleurant,
Permettant de partager avec vous un moment de recueillement,
Pour tous ceux dont le Soleil a fait place à leur Étoile dans la nuit.
Je n’ai pas ma place ici
Mon royaume n'est pas ici
Protège moi
Marche avec moi
Guy Pujol dit l’ARIÉ…..JOIE