Page 11 - Mémoires Guy Pujol -Tome 2
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Le Gitan, le Gitan, que tu ne connais pas !
On avait le même âge avec Lény, le bohémien,
qualifié comme tous les siens de « voleurs de
poules ».
Ils étaient trois familles à venir s’installer tous les
ans aux beaux jours, au bout du « prat comunal »,
sous les énormes platanes, proche du gros tas de
fumier que venaient grossir régulièrement les
petits éleveurs de vaches du village, les grands
parents à Alain, Rémy et aussi « Frédot ».
Ils vivaient dans des roulottes bariolées, deux
tractées par des vieux fourgons et celle qui me
plaisait le plus, tirée par deux mules, les
« bourriques » ariégeoises appelées Sarah et
Marie.
Ces familles de « gitanes » étaient des habituées
du village où elles venaient pour au moins trois mois,
jusqu’à la fête de la St Jacques, le premier
dimanche d’août.
Il n’était pas aimé le Lény par une grande partie de
mes copains, c’était un rebelle et en plus crasseux
avec son parler spécial aux noms bien spécifiques,
mais on avait fraternisé. Entre rebelles, nous
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