Page 42 - Oeuvre de Guy Pujol - Octobre 2018
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Le fleuve a eu son poète :  Ausone  au  4è s.  parle  de  Garonne


                                                                                 Le patricien-poète latin Ausone a

                                                                                     passionnément aimé son pays,
                                                                                   de Bazas à l'Entre-Deux-Mers.




                                                                                 Salut, humble héritage, de mes aïeux
                                                                                                      le royaume,
                                                                                     Que bisaïeul, grand-père et père

                                                                                                   ont fait fleurir
                                                                                  De labours, j'ai deux-cent journaux,

                                                                                            de vignes près de cent,
                                                                                     Et moitié moins encore est laissé
                                                                                                     aux prairies,

                                                                                 Les forêts font deux fois ce que sont
                                                                                            prés, vignes et champs,

                                                                                     De gens je n'ai défaut, non plus
                                                                                                 qu'outre mesure,
                                                                                 Tout près, ma source, un petit puits :

                                                                                                 là la rivière pure,
                                                                                   Où la nef suit le flot, qui me porte

                                                                                                     et remporte,
                                                                                    De fruit, l'on m'y garde toujours
                                                                                            provision pour deux ans,

                                                                                          Qui n'a point bon grenier,
                                                                                            bientôt la faim ressent !
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