Page 20 - Oeuvre de Guy Pujol - Mars 2021
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Il trône, solennel, le prince de la table,
Captivant notre vue et tous nos sens ravis,
Familles et voisins par ses soins réunis,
Viennent pour déguster un mets si délectable. Qu'ils soient «lingot», «coco» ou de nom plus modeste,
Dans leur robe pulpeuse, et leur ventre dodu,
Juste sorti du four, craquelé, savoureux, Ils n'ont pas leurs pareils pour le gourmand vaincu :
Son fumet odorant embaume la cuisine, Ce sont eux, les vainqueurs, les phénix de la fête.
Camarade empressé d'une dive voisine :
Une vieille bouteille au bouchon poussiéreux. De la simple masure au fastueux château,
Ce plat convivial aux titres de noblesse,
Autour de la « cassole » en terre vernissée, Réunit à la fois l'aïeul et la jeunesse
Leur chair pleine de suc, des cuisses de canard, Dans un bonheur joyeux qu'on se donne en cadeau.
Appellent notre envie et s'offrent au regard :
Le trouble du plaisir effleure la pensée. Tel est le cassoulet, des agapes complices
Qui par son art sublime atteint le Rubicon.
Chaque convive est là, venu pour le festin ; Digne de Rabelais, roi de la région !
Le propos est léger, l'anecdote fourmille, Passant, arrête-toi pour goûter ce délice.
On sert les haricots, la parole s'égrille
Devant leur succulence en chapeau de gratin.