Page 45 - Oeuvre de Guy Pujol - Septembre 2023
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LA ESPADA                                                                    L’ÉPÉE

  A Santos Chocano                                                        A Santos Chocano

  Yo he forjado mi acero sobre el yunque                                  J’ai forgé mon acier sur l’enclume sonore,
  sonoro,                                                                 au roulement musical du marteau puissant,
  al musical redoble del martillo potente,                                et j’ai embelli, dans mes nuits de travail

  y he adornado, en mis noches de trabajo                                 patient,
  paciente,                                                               avec des emblèmes lyriques dans son cocon

  con líricos emblemas su cazoleta de oro.                                d’or.
  Su rica empuñadura vale todo un tesoro,                                 Sa poignée riche vaut tout un trésor,
  y su hoja, fina y ágil, pulida y reluciente,                            et sa lame, fine et agile, polie et brillante,

  al girar en el aire vertiginosamente,                                   en tournant dans l’air vertigineusement,
  brilla al sol con la ráfaga fugaz de un                                 brille au soleil avec le souffle fugace d’un

  meteoro...                                                              météore...
  Yo quise que en mi verso, como en mi                                    Je voulais que dans mon verset, comme dans
  espada, hubiera                                                         mon épée, il y ait

  románticos ensueños y cánticos triunfales,                              romantiques rêves et chants triomphants,
  la gloria por escudo y el amor por cimera,                              la gloire pour le bouclier et l’amour pour

  como aquellos famosos hidalgos medievales,                              cimier,
  que acoplaban los hilos de una gentil quimera                           comme ces fameux hidalgos médiévaux,
  al épico alarido de las trompas marciales...                            qui coupaient les fils d’une gentille chimère
                                                                          le cri épique des trompes martiales...
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