Page 40 - Oeuvre de Guy Pujol - Mars 2021
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Sous le ciel qui chavire dans son miroir d'eaux dormantes en pause,
            La maison de l'éclusier aux volets verts d'eau somnole près des lauriers roses,
  En se penchant à la fenêtre pour écouter l'écluse qui s'inonde d'une naissance libératrice,

             L'eau séparée entre fer et pierre ouvre un passage salvateur pour continuer
                                                   l’aventure vers les tamaris.





      Traverser le pont, passer sous la voûte de la lumière à l'ombre, et embrasser le ciel,

       Admirer un champ de tournesols boudeurs, une ligne d'arbres au feuillage bruissant,
   L'eau, les bateaux, les murs de pierre, les branches caressent leurs reflets changeants,
                     Dans ce berceau de lumière, le soleil joue au mystère terrestriel.






        Plus loin un autre pont, comme un O brodé de pierres menant à la prochaine écluse,
                 Image de la péniche qui pénètre et s'en va plus loin se glissant sur l’eau

                                                       en lui écorchant le dos,
         Ici on vit, on explose sur un toit, à l’ombre des platanes, les berges faisant dodo,

               Se réveillent sous le vent chantant des airs de cocagne en guise d’excuses.




    Ce Canal, né en Lauragais, s'écoule sans fin, parfois caché de brouillard épais et glacé,

   Mais l'été, sous la brûlante ardeur du soleil, il poursuit sans arrêt sa besogne éternelle,
                          En hommage à des milliers d'hommes, bâtisseurs courageux,

                                             travailleurs à l'ardeur passionnelle,
   Secondés par les chevaux de trait tirant avec beaucoup de peine les charrettes bondées.
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