Page 25 - Oeuvre de Guy Pujol - Septembre 2017
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L’ Automne                                                                   L’ Hiver



       L’automne est l’âge mûr des bois, il les colore                     Chez nous il pleut beaucoup, mais le grand froid est rare,
      De tons chauds; le soleil plus près de l’horizon,                              La parure des pins décore les hivers,

       Par d’obliques rayons, les pénètre et les dore,                           Le chêne dont la feuille à regret se sépare
    Les arbres de leurs fruits, jonchent mousse et gazon.                  Tache, en brun rouge, un fond de houx et d’ajoncs verts.



        Si les feuilles aussi tombent, le térébinthe,                           Le sable, les graviers, dont le sol se compose,
  Les sauges et les menthes embaument toujours l’air;                      Seuls ou mélangés sont plus fermes qu’au printemps.
         La bruyère fleurit encore : sa douce teinte                             L’eau les tasse, le pied solidement s’y pose,

            Console la forêt qui sent venir l’hiver.                       Promeneurs et chasseurs sortent par tous les temps.



        Pour l’homme de plaisir, sa jeunesse, gorgée                          Les vaillants d’autrefois dont la verte vieillesse
           A souhait, de la vie est comme l’apogée,                        Semble braver les ans, ont, plus qu’en leur jeunesse,
        Son âge mûr, stérile, est un déclin profond.                             La fermeté d’Esprit, de Raison et de Cœur.




       Dans de vaillants labeurs si la vie est plongée,                       Les bois du renouveau prochain, ont l’assurance,
     La jeunesse, un printemps, en semble prolongée,                           Eux après leur hiver, ont mieux en espérances,
    L’automne a fleurs et fruits; l’hiver même est fécond.                       D’un printemps éternel, l’immuable bonheur.
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